Mauvaise idée : Acheter soi-même les protections périodiques pour l'entreprise
Je t'assure, ce genre de projets ne fonctionne jamais 🤷🏼♀️
Hello !
J’espère que tu vas bien ☀️
Cette semaine, j’ai envie de revenir sur un phénomène que j’ai du mal à comprendre : quand les entreprises achètent des protections périodiques en magasin, les installent dans un petit panier, et pensent ainsi régler le souci de manque de serviettes et de tampons dans leurs sanitaires.
Sur le papier, c’est une excellente idée : on est jamais mieux servis que par soi même, pourquoi passer par un prestataire quand on peut le faire solo ? 🤷🏼♀️
Ce que je ne comprends pas, et qui me pose problème dans cette manière de fonctionner, c’est que c’est le seul sujet où les personnes décident de se débrouiller.
Tu ne verras jamais l’office manager ou le responsable achats de ton entreprise faire un saut au monop’ pour aller acheter des dosettes de café ou des rouleaux de papier toilettes.
Même Margaux et moi, qui avons été deux dans l’équipe de Périodes pendant des années, achetons notre café par internet, parce que c’est trop long d’aller au magasin.
Je t’explique pourquoi ce n’est pas anodin 👇🏼
Bonne lecture ! 😎
Ce n’est pas qu’un “problème de femmes”
Depuis la nuit des temps, un tampon dans la manche, les femmes traversent discrètement les couloirs de l’open space, en demandant à leurs copines si elles n’ont pas une protection à leur dépanner.
Alors lorsque la question se pose de mettre des protections périodiques en libre service dans l’entreprise, certaines décident collectivement d’acheter des protections périodiques, et organisent une petite boite de dépannage basée sur le volontariat.
D’autres, avec la CB de l’entreprise, achètent des protections périodiques au magasin, parce que c’est “plus simple et pratique”.
🤔
Ce fonctionnement me pose deux problèmes :
Ces méthodes ne fonctionnent jamais sur le long terme
Encore une fois, c’est aux femmes de s’organiser et de trouver une solution, en silence.
Le problème d’absence de protections périodiques en entreprise est plus global que juste un oubli de la part des services généraux.
C’est toute la place des femmes dans l’entreprise qui est remise en question.
Ce projet doit découler d’une politique globale d’égalité professionnelle, et le budget alloué doit être dépensé par l’entreprise, pas par les salariées.
Le problème n’est pas réglé avec cette solution.
Pire, il n’est même pas adressé.
Toute la charge mentale du projet sur une seule personne
L’entreprise est un espace entièrement pensé par et pour les hommes. Acheter des protections périodiques soi-même ne règle pas cette problématique.
Pire, ça vient rajouter de la charge mentale à la personne à l’initiative de ce projet.
Au lieu de laisser les femmes gérer chacune leur charge mentale sur le sujet, on propose une solution pour les dépanner.
Sur le papier, encore une fois, très bonne idée.
Mais dans les faits, la personne qui est en charge de ce projet va devoir conjuguer cette nouvelle mission, avec toutes ses autres tâches.
Dans les faits, ça veut dire :
Checker l’état des stocks
Trouver un moment dans sa journée pour aller au magasin
Acheter ce qu’on trouve, sans avoir aucune idée de la quantité à prendre
Réapprovisionner son petit panier à dispo dans les toilettes
Devoir se justifier auprès des collègues sur pourquoi on a prit une marque et pas une autre
En réalité, il existe trop de freins à ce projet, et dans le temps, ça ne tient pas.
Ce projet n’est pas durable 😳
Mettre des protections périodiques en libre service après les avoir acheté au magasin, c’est un projet de quelques mois. Jamais un projet long terme.
C’est dommage, on pose les mauvaises intentions dès le départ : un projet géré uniquement par les femmes de l’entreprise, qui doit être géré par une seule personne, dans son temps libre, et souvent sur la base du volontariat.
Ce n’est pas suffisant.
Cette démarche de dépanner en protections périodiques ses salariées, ça permet de parler de règles en entreprise. De participer à plus d’inclusivité dans l’espace de travail. D’ouvrir peut-être le dialogue sur le congé menstruel et les douleurs liés aux maladies gynécologiques.
Il est primordial de passer par un prestataire. Parce que ça veut dire qu’on a pris le sujet au sérieux. Que le dispositif est là pour toujours. Ou en tout cas pour longtemps.
Tu en penses quoi de tout ça ? Laisse moi un commentaire je suis curieuse d’avoir ton avis ! 🤩