A-t-on encore besoin du féminisme en 2023 ?
Voici la réponse imparable à cette question, qu'il s'agirait d'arrêter de nous poser 😒
Hello !
J’espère que tu vas bien pour cette nouvelle édition de la newsletter qui bouscule les règles 🔥
Cette semaine, on parle féminisme.
Je n’ai jamais eu de mal à dire que j’étais féministe.
Je pense que ma conscience a du s’éveiller vers 10 ans, quand ma grand-mère m’a demandé de débarrasser la table, pendant que mes cousins vivaient leur meilleure vie sur leur gameboy.
Mais ce mot fait peur. Il agace. Il déclenche même des foudres inimaginables.
Et souvent, quand on parle de féminisme, une question revient toujours : est-ce que c’est encore utile ? 🤔
C’est vrai après tout, dans une société où l’égalité en droits entre les hommes et les femmes a l’air d’être atteinte, pourquoi venir parler de féminisme ?
On a eu le droit de vote, le droit d’ouvrir un compte et de gérer notre argent sans l’autorisation de notre mari, toutes les études et métiers nous sont ouverts, a priori c’est bon on peut arrêter le mouvement.
Evidemment, si il n’y avait que ça, ce serait le meilleur des mondes.
Mais on est loin du monde où le féminisme n’est plus utile 🤷🏼♀️
Et sans te faire la liste non exhaustive de tous les domaines où le féminisme est utile, j’ai envie de t’expliquer pourquoi on a l’impression que l’égalité des genres est atteinte, et pourquoi on ne peut pas se contenter de la situation actuelle.
Les stéréotypes de genre ont la vie dure.
C’est difficile de parler de féminisme, d’égalité de droits et de chance entre les hommes et les femmes sans aborder la sociologie. Avant même de naître, la société nous a mis dans des cases.
Une fille, c’est doux, c’est maternant, c’est sage et mignon 🌸
Un garçon, c’est énergique, casse-cou, et bagarreur 🧢
Ces notions sont tellement ancrés dans notre apprentissage, qu’elles sont souvent présentées comme des faits biologiques.
Pourtant, ces notions sont bien apprises, et relève de la sociologie. Notre intégration à la société vient de notre capacité à nous adapter à tout un tas de codes et normes sociales, dont des codes genrés.
Le féminisme est encore utile parce qu’il faut que ces stéréotypes s’adoucissent (vouloir qu’ils disparaissent serait peut être un peu utopistes). Une société moins stéréotypée est une société plus équitable.
Quand le féminisme remet en cause les standards de beauté féminins impossible à tenir, la maternité comme unique accomplissement de la vie d’une femme, quand il dénonce le sexisme, le harcèlement, les violences ou les agressions, il vient remettre en question les rôles prédéfinis des hommes et des femmes, et donc les stéréotypes.
On vit toujours dans une société pensé par et pour les hommes 🤯
Je sais que j’utilise beaucoup cet argument. Mais il m’a tellement frappé lorsque je m’en suis rendue compte que je me demande pourquoi on n’en parle pas plus.
Les hommes ont tout décidé, tout créé, sans jamais penser à celleux qui ne leur ressemblaient pas.
L’exemple par excellence pour moi c’est le monde de l’entreprise. Toutes les étapes de la vie d’une femme, les règles, la maternité, la ménopause, sont taboues, et les femmes doivent se débrouiller, et camoufler au plus ces aspects 🤫
Nous avons tellement appris à regarder les choses d’un prisme masculin, qu’il a fallu attendre 2019 pour se rendre compte que les femmes en entreprise et à l’école avaient leurs règles et que ce n’était pas normal de ne pas fournir de protections 😳
La subtilité supplémentaire, c’est que ce n’est pas juste les hommes qui n’y ont pas pensé. Vivre dans une société patriarcale, c’est avoir ce prisme également en tant que femmes.
Nous aussi on n’avait jamais réaliser qu’avoir ses règles c’était aussi naturel que d’utiliser des toilettes sur son lieu de travail, et qu’avoir des protections périodiques étaient aussi logiques que d’avoir du papier toilette.
Le féminisme est précisément utile pour ça 💪🏼
Pourquoi je ne suis pas humaniste 👇🏼
Tu pourrais me dire “Mais Juliette, c’est très cool tout ça, mais les féministes détestent les hommes, pourquoi tu n’est pas juste humaniste, à vouloir l’égalité entre tout le monde ?”
Déjà, je ne comprends pas pourquoi le féminisme a mauvaise presse à ce point. Je ne compte plus le nombre de fois où on m’a dit “Je ne suis pas féministe mais {insérer ici argument 100% féministe}” 🤡
On a toujours l’impression qu’on doit se justifier lorsqu’on se dit féministe “non mais t’inquiète je suis féministe, mais je suis pas radicale hein, j’aime bien les hommes”.
Alors, en plus du fait que ça n’a rien à voir avec le fait d’apprécier ou pas les hommes, le féminisme, dans son sens littéral, c’est souhaiter l’équité entre les hommes et les femmes. Comment on peut être contre, ça, je t’avoue que je ne comprends pas 🤔
Passé cette histoire de définition, je suis féministe, et non humaniste, parce que l’humanisme est un gros mix de tout, et invisibilise les combats à mener.
L’humanisme, ça rassemble tout un tas de combat, dont le féminisme, la lutte anti-raciste, la lutte contre l’homophobie, mais sans pour autant les nommer. Ça donne juste un mot tiroir, qui ne veut pas dire grand chose. Au lieu d’être inclusives et intersectionnelles, les luttes sont justes invisibilisées.
C’est dommage que les luttes féministes soient réduites aux débats sur le sens du mot. A force de débattre sur la forme, on ne s’arrête pas sur le fond.
Alors que c’est tout ce qui compte 💪🏼